L''Art gothique (eBook)
103 Seiten
Parkstone International (Verlag)
978-1-78525-942-5 (ISBN)
Développé à travers l’Europe pendant plus de 200 ans, l’art gothique est un mouvement qui trouve ses racines dans la puissante architecture des cathédrales du nord de la France. Délaissant la rondeur romane, les architectes commencèrent à utiliser les arcs-boutants et les voûtes en berceau brisé pour ouvrir les cathédrales à la lumière. Période de bouleversements économiques et sociaux, la période gothique vit aussi le développement d’une nouvelle iconographie célébrant la Vierge, à l’opposé de la thématique terrifiante de l’époque romane. Riche de changements dans tous les domaines (architecture, sculpture, peinture, enluminure, etc.), l’art gothique s’effaça peu à peu face à la Renaissance italienne.
Abside, cathédrale Saint-Pierre, Beauvais, commencée en 1225
et rénovée en 1284 et en 1573 après son effondrement.
L’Architecture gothique
Le Système de construction gothique
L’ogive est la caractéristique extérieure la plus frappante du gothique. C’est la raison pour laquelle on nomme parfois le gothique « architecture ogivale ». Les conditions de son développement résultent de la nouvelle façon de construire les voûtes, laquelle a peu à peu remplacé la méthode romane, en opposant une construction de structures à une construction massive. De cette opposition est né le système de butée, qui a permis aux créations les plus audacieuses des artistes les plus fantaisistes de bénéficier d’une parfaite sécurité, et d’une extrême stabilité.
La voûte d’arêtes se dresse entre des arcs-doubleaux finissant en pointe. Elle est portée en diagonale jusqu’au point culminant de la voûte par une nervure, elle-même tenue par une clé de voûte. Comme ces nervures furent construites en pierre, les portions de voûtes ou voûtains, entre celles-ci et les arcs-doubleaux, n’eurent besoin que de légères structures de pierre pour tenir. Bien qu’à l’origine ces nervures possédassent une haute signification architecturale, elles devinrent, au cours du développement de l’art gothique, de simples objets décoratifs, si bien que leur nombre passa de deux à trois, voire à quatre. Ainsi, apparurent d’abord les voûtes à six ou huit nervures (voûtes en croisillon). Par la suite, les voûtains furent entourés de tellement de nervures, qu’apparurent les voûtes en étoile, les voûtes nervées, et finalement les voûtes en éventail, avec une clé de voûte profondément suspendue, telle qu’on peut fréquemment la rencontrer, à grand renfort de fantaisie, dans le style anglais.
La pression exercée par la voûte est transmise par les nervures de la voûte d’arêtes sur les piliers de la nef, qui supportaient également les arcs-doubleaux. Comme ces piliers ne devaient plus seulement supporter le poids principal, comme autrefois les murs, mais devaient notamment résister à la pression latérale de la voûte, ils furent renforcés non seulement dans leur structure propre, mais aussi au moyen d’une culée d’arcs-boutants, culée massive au niveau des murs extérieurs des bas-côtés de la nef, plus légère au niveau des murs supérieurs de la nef. Afin que cette culée remplisse totalement sa fonction, elle fut conduite par-dessus les murs et reliée aux piliers de la nef par l’intermédiaire des arcs-boutants. Ceux-ci assuraient la sécurité absolue de la construction. Afin de montrer que le système de construction gothique avait atteint, avec la culée d’arcs-boutants, son achèvement le plus total, elle fut complétée de fines tourelles pointues, les pinacles, qui reposaient sur une structure à quatre côtés, la meule, et se terminaient par une flèche pyramidale. Ces pinacles furent d’abord structurés et décorés comme les clochers principaux. Les arêtes des flèches furent parées de crochets et de figures en forme de bulbes ou de feuilles, puis finalement, leurs pointes furent couronnées de fleurons à quatre pétales.
C’est dans la cathédrale d’Amiens (Illustrations 1, 2) que l’on perçoit au mieux le jeu des voûtes, des piliers et des arcs-boutants. Les parois de la nef ne forment jamais une masse fermée, car le gothique ne privilégie pas les vastes surfaces et veut mettre à nu le squelette du bâti. De même que les parois inférieures de la nef sont interrompues par des arcades pointues, les parois supérieures, sous les fenêtres, le sont par le triforium, un étroit passage ouvert à travers les arcades, contre la nef. Les piliers sont également conçus de manière totalement différente du roman, étant donné qu’ils remplissent une toute autre fonction. Des colonnes en demi ou en trois-quarts, placées devant un noyau cylindrique, portent, dans l’axe longitudinal des arcades, ainsi que dans l’axe transversal, à la fois les voûtes des bas-côtés de la nef, et celles de la nef. C’est ainsi qu’est apparu le pilier fasciculé, qui compte parmi les innovations essentielles du gothique. Ce nouveau type de pilier est certes maintenu solidairement avec le chapiteau, mais ce chapiteau, formé d’une couronne de feuillages, ne constitue plus le sommet du pilier. Les colonnes en trois-quarts surplombent le tailloir, afin de relever les arcs-doubleaux et les nervures de la voûte. Du fait de cette fonction portante, on a nommé ces piliers, jeunes ou vieilles servantes, en fonction de leur volume.
Girart de Roussillon, Chanson de geste : chantier,
seconde moitié du XVe siècle. Nationalbibliothek, Vienne.
Façade occidentale, ancienne cathédrale Notre-Dame,
Senlis, vers 1151/1153-1191.
Parement de Narbonne, vers 1375.
Encre sur soie, 77 x 286 cm. Musée du Louvre, Paris.
Déambulatoire, église Saint-Denis
(ancienne église abbatiale bénédictine), Saint-Denis, entre 1140 et 1144.
Façade occidentale, église Saint-Denis
(ancienne église abbatiale bénédictine), Saint-Denis, avant 1140.
Plan de la cathédrale Notre-Dame, Paris.
Parmi les apports du gothique, il ne faut pas omettre l’introduction des rinceaux, traités et ornementés dans un style naturaliste, ce qui constituait une rupture avec la façon moyenâgeuse très austère de réaliser des ornements. Cette innovation s’est montrée très fructueuse, et a provoqué un renouvellement certain de ce sempiternel décorum empreint de nostalgie antique. Une ardeur générale à découvrir la nature et à la louer est apparue dans le cœur de l’homme du Moyen Âge, à la suite des troubadours et de la poésie didactique bourgeoise, et cette ardeur a rencontré un écho chez les tailleurs de pierre, qui ont mis leurs marteaux et burins au service de la représentation des feuillages et plantes qui leur étaient familiers. Après les feuilles de chêne, de lierre, d’érable ou de vigne, venaient les quelques fleurs qui leur étaient les plus chères. Cette ornementation, qui fut encore enrichie par des mises en couleur très naturelles, ne se retrouvait pas seulement sur les chapiteaux, mais aussi sur les corniches, les parois des portes et autres encadrements. Au fil de son développement cependant, le gothique abandonna peu à peu l’imitation de la nature, et les formes ornementales, désormais bien maîtrisées, furent reproduites à l’infini et souvent sans réfléchir, jusqu’à ce que bourgeons et tubercules, tant ils étaient bâclés, ne donnent du souvenir de la réalité naturelle qu’un pâle reflet.
Il en fut de même pour les montants et les traverses que l’on utilisait pour diviser les ouvertures de fenêtres et les isoler de l’extérieur. Il s’agit, à l’origine, d’un simple barreaudage métallique avec un montant de pierre, le meneau ; mais ce système d’ornementation des fenêtres se développa en véritable art décoratif. À l’intérieur de l’ogive qui entourait la fenêtre, se dressaient, depuis le rebord de celle-ci, des barreaux de fer qui séparaient l’espace en six ou sept parties différentes, elles-mêmes en forme d’ogive. Entre l’ogive que formait l’encadrement de la fenêtre et les petites ogives formées par les barreaux, l’espace libre fut rempli par des œuvres de tracerie, un assemblage de pierres taillées en cercles ou parties de cercles, formant une ligne circulaire fermée, souvent géométrique et d’une extrême diversité. Ces cercles et parties de cercles formaient des toiles, qui au début avaient la forme de trèfles à trois ou quatre feuilles. Par la suite, ces feuilles de trèfles furent développées à six, sept ou huit feuilles. Les voûtes extérieures des fenêtres furent surélevées de pignons, appelés gâbles, dont les arêtes très obliques étaient moulurées de crochets avant de se rejoindre sur le motif d’un fleuron. Le tympan du gâble était également orné de tracerie. C’est avec les fenêtres rondes, les fameuses rosaces, généralement ouvertes au-dessus des portes centrales de la façade ouest, entre les tours, et qui constituaient l’essentiel d’une superbe décoration, c’est avec ces rosaces que la tracerie connut le sommet de son art. Particulièrement célèbre est la rosace de la cathédrale de Strasbourg.
Contrairement à la technique de construction, l’organisation des espaces – le plan-masse – constitue l’une des innovations les moins décisives et les moins porteuses de bouleversements que le gothique a transmises. Il a repris, hormis quelques détails, le modèle de la basilique romane, à savoir une forme en croix, à l’exception près que les bras du transept ne passaient pas forcément par les murs latéraux de la nef. À l’époque du gothique tardif, on renonça même souvent à la construction d’un transept. La nef comprenait généralement deux bas-côtés, qui furent portés à quatre à l’apogée du gothique. C’est la cathédrale de Cologne (Illustrations 1, 2, 3) qui reste le témoin le plus frappant de cette...
Erscheint lt. Verlag | 9.3.2016 |
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Sprache | französisch |
Themenwelt | Kunst / Musik / Theater ► Kunstgeschichte / Kunststile |
Kunst / Musik / Theater ► Malerei / Plastik | |
Technik ► Architektur | |
ISBN-10 | 1-78525-942-3 / 1785259423 |
ISBN-13 | 978-1-78525-942-5 / 9781785259425 |
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Größe: 34,3 MB
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