Une Histoire des skis Dynamic (eBook)
282 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-49866-6 (ISBN)
Jean Michal a vu le jour en 1931, l'année où les premières paires de skis furent fabriquées par son père Paul Michal et son oncle Jean Berthet. Jusqu'à la guerre de 1939 bercé par le ronflement des machines à bois, il a joué dans la sciure et les copeaux. Pendant toute son adolescence et au-delà, il a suivi les victoires et les progrès techniques qui ont ponctué le développement des Skis Dynamic où il a travaillé de 1964 à 1973, à la grande époque des équipes de France de ski alpin filles et garçons . Ingénieur Arts et Métiers, grâce à son vécu, à sa documentation, aux souvenirs du personnel de Dynamic et de quelques amis passionnés ainsi qu'aux conseils des brillants coureurs qui chaussaient Dynamic, il retrace dans ce livre l'histoire de ces skis de prestige aux nombreuses médailles. Il est également l'auteur du livre "Aventures Océanes" Editions BoD relatant, une fois à la retraite, ses navigations à la voile autour du monde avec son épouse Claire.
Skis déformés
Arrivé à Sillans, j’apprends qu’il y a eu encore quelques retours de skis déformés, mais il semble que l’hémorragie ralentisse.
Robert Jars qui s’occupe de la recherche a déjà mis en route avec Roger Détroyat et la mécanique, la construction d’une machine à tester. Le ski pris dans un étau en son milieu, fléchit lorsqu’on tire sur un double levier relié à la naissance de la spatule comme si, sur la piste, il passait dans un creux très prononcé. Entre les leviers, un ressort étalonné indique l’effort exercé. On note la flèche atteinte et l’effort appliqué. En laissant ensuite le ski revenir à sa position initiale, on mesure la déformation, si déformation il y a.
Robert Jars et Roger Détroyat soumettent un ski à la « question ».
Cet appareil de torture artisanal tout simple donne le résultat en un clin d’œil.
Par économie et pour la rapidité, les tests vont se faire sur des éprouvettes représentant un demi-ski. Pendant plusieurs semaines Robert va faire des essais avec les résines et les tissus de verre couramment employés dans la fabrication, ainsi qu’avec des résines polyester, époxy et des tissus de verre du commerce. Les résultats s’avèrent décevants, aucune des éprouvettes ne présente de déformation. Comment expliquer que la cinquantaine de paires de skis revenues en réparation en présentent, elles ?
C’est évidemment une bonne chose que nos propres matières premières – bois, tissus et résines – soient hors de cause, mais alors quoi incriminer ? Il y a peu de chance que les carres en acier haute résistance puissent jouer un rôle négatif. C’est pourtant la dernière variable qui n’a pas été testée. C’est peu probable, mais par acquit de conscience et pour faire le tour complet de la question, il faut essayer. Robert Jars et Roger Détroyat se lancent dans la fabrication d’éprouvettes munies comme les skis à cette époque de carres vissées.
Le résultat ne se fait pas attendre, les cinq ou six premières éprouvettes se déforment toutes. Pas la peine de chercher plus loin, ce sont les carres, mais pourquoi ?
Coup de téléphone à Bernard Fouillet, nous avons été élevés ensemble depuis l’âge de huit ans et sommes comme des frères. Il nous fabrique les carres dans son atelier d’emboutissage à Doissin, petit village de l’Isère à une trentaine de kilomètres de Sillans. Il est déjà au courant du problème des skis déformés. Nous lui faisons part des derniers résultats des essais avec les éprouvettes munies de carres et après quelques instants d’étonnements, il nous explique que les carres en acier à haute résistance (80 kg/mm2), lors de l’emboutissage lui cassent de grandes quantités de poinçons et que pour remédier à ce problème, depuis la fin de l’automne dernier les carres sont faites en acier plus doux, ce qui lui permet de prolonger la vie de ses poinçons…
Dommage qu’il ne nous ait pas avertis plus tôt, on aurait pu faire des essais avant… Retour aux carres en acier haute résistance. Cet épisode illustre l’influence négative que peuvent avoir les carres de toute longueur sur la souplesse et la tenue des skis.
Le préjudice reste limité à une centaine de paires. Seules celles aux pieds de skieurs lourds passant dans des creux prononcés se sont déformées. Les autres ayant été utilisées sur des pistes bien préparées comme des billards n’ont pas été sollicitées au-delà de leur limite élastique et peuvent continuer leur vie comme si de rien n’était.
Les écuries de marques
Automne 1965, le pool des fabricants se réunit à Boulouris où s’entraînent les équipes de France. La concurrence milite pour la création d’écuries de marques comme elles existent déjà à l’étranger. Les entraîneurs, Honoré Bonnet en tête, s’y opposent, c’est logique, pour eux les coureurs doivent rester libres de choisir les skis qui leur conviennent le mieux. Pour les mêmes raisons nous sommes contre ce projet. À l’issue de longs débats, les écuries sont pourtant formées. Trois importantes têtes d’affiche ayant couru en slalom sur Dynamic nous quittent.
Championnats du monde, Portillo, Chili, 1966
Entre-temps, si la saison hivernale chez nous touche à sa fin, les championnats du monde de Portillo au Chili, cet été, approchent.
Après une longue période de difficultés pour les fabricants français en général avec les skis de descente, François Bonlieu va même jusqu’à essayer des skis autrichiens, les choses s’arrangent. En ce qui concerne Dynamic, nous avons repris la question à la base en nous inspirant des vieux modèles K en bois qui ont eu leurs heures de gloire il y a un certain nombre d’années aux pieds de Français comme James Couttet, Jean Blanc, Maurice Sanglart, mais aussi d’étrangers, en particulier des Autrichiens tels que par exemple Othmar Schneider, Anderl Molterer et Erika Mahringer, qui à l’époque venaient aux Ateliers Michal à Sillans choisir leurs skis…
Les résultats sont encourageants. Avec les nouveaux skis, Pierre Stamos gagne la descente de la Coupe des nations alpines à Davos devant l’Autrichien Karl Schranz. Un beau résultat à la barbe d’un des plus forts descendeurs du moment.
Photo J. Michal.
Pierre Stamos dit « Pierrot », vainqueur de la descente de la Coupe des nations alpines de 1966 – à Davos, en Suisse – devant l’Autrichien Karl Schranz.
Paul Sarra, avec la petite chaîne, fabrique les skis que Michel Arpin va emporter. Il faut en prévoir de rechange pour tout le monde, filles et garçons. En cas de problème, il sera impossible de faire parvenir quoi que ce soit en temps voulu.
Plusieurs jours avant le début des championnats, l’équipe de France et Michel s’envolent pour le Chili. Il va leur falloir quelque temps pour s’acclimater au changement d’hémisphère et de saison, chez nous c’est le plein été, là-bas c’est l’hiver. De surcroît, la neige n’est pas la même dans les Andes qu’ici dans les Alpes.
Les épreuves commencent. Le 5 août en slalom, Carlo Senoner – un Italien de Val Gardena dans les Dolomites – enlève la médaille d’or et Louis Jauffret la médaille de bronze, tous deux sur Dynamic. Il faut d’ailleurs souligner que dans la première série du slalom une bonne proportion de Français et d’étrangers chaussent Dynamic.
Trois jours plus tard, Jean-Claude Killy en grande forme enlève magnifiquement la descente sur les nouveaux skis. Champion du monde, médaille d’or (suivie bientôt par celle du combiné). Ça commence bien.
Photothèque Dynamic. DR.
Photo largement diffusée à l’époque, offerte par les skis Dynamic aux magasins détaillants, aux moniteurs, à l’exportation et aux fournisseurs. Dédicace par Jean-Claude Killy, médaille d’or en descente et en combiné aux championnats du monde de Portillo, Chili, 1966 : « À Mrs Michal père et fils et à toute l’usine. Avec mes remerciements et à Grenoble !! J C Killy ».
Photothèque Dynamic. DR.
Photo dédicacée par Carlo Senoner, médaille d’or en slalom sur VR17,
championnats du monde de Portillo, Chili, 1966.
Ces championnats du monde se soldent pour Dynamic par trois médailles d’or. Jean-Claude Killy : deux médailles d’or en descente et en combiné. Carlo Senoner : une médaille d’or en slalom. Florence Steurer : une médaille de bronze en géant. Louis Jauffret : une médaille de bronze en slalom. Un grand dommage que Jules Melquiond, blessé à l’entraînement, n’ait pas pu briller en slalom comme il en a l’habitude. La France remporte au total 16 médailles sur 24, une belle razzia.
United Press Photo.
Florence Steurer dite « Flo », médaille de bronze en slalom géant, championnats du monde de Portillo, Chili, 1966.
Photo de gauche offerte par les skis...
Erscheint lt. Verlag | 8.11.2022 |
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Sprache | französisch |
Themenwelt | Sachbuch/Ratgeber ► Sport ► Ski- / Wintersport |
ISBN-10 | 2-322-49866-1 / 2322498661 |
ISBN-13 | 978-2-322-49866-6 / 9782322498666 |
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Größe: 16,4 MB
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