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Velomerica -  Marilyne Griffon

Velomerica (eBook)

De l'Alaska à la Patagonie, 21 741 kilomètres à vélo en famille
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2023 | 1. Auflage
258 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-56392-0 (ISBN)
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Une maman pédale avec ses enfants et leur papa, du nord au sud des Amériques. Elle témoigne de leur périple : camper au milieu des grizzlis d'Alaska, affronter le Mexique en proie à la violence des narcos, parcourir la forêt amazonienne, franchir plusieurs fois les Andes, traverser le désert d'Atacama, souffrir du vent infernal de la Patagonie... Elle mêle au récit de leurs découvertes et de leurs rencontres, ses réflexions de maman sur le retour à la nature, le développement des enfants, le dépassement de soi ou encore le pillage des ressources naturelles et la violence qu'il engendre.

Née au coeur des volcans d'Auvergne, mon père vient du Haut Doubs et ma mère de Tunisie. De ce mélange me vient le goût pour les voyages et les rencontres. Le contact avec la nature me rend heureuse. J'ai étudié en Espagne puis travaillé en Angleterre, à Madagascar et au Guatemala avant de partir vivre en Allemagne. Avant mon aventure à vélo en famille en Amérique et la naissance de mon troisième enfant à Berlin, je travaillais à Amnesty International à Paris.

2 L’Inside Passage, route des baleines

L’Inside Passage est la voie maritime qui longe la côte Pacifique, de Skagway à Seattle. Le Passage intérieur est protégé de la haute-mer par des milliers d’îles. Il s’étend sur plus de deux mille cinq cents kilomètres en bord de glaciers et de côtes escarpées, au milieu des icebergs, des orques et des baleines !

Ce fut ma carotte pour avancer. J’en rêvais depuis Berlin. Notre embarquement le 17 août 2017, marque le début de notre suivi des baleines à bosse et des baleines grises dans leur migration. Comme elles, nous quittons l’Alaska à la fin de l’été pour rejoindre le sud. Nous progressons au même rythme. Nous les observons depuis les côtes. Parfois, dans notre tente posée en bord de mer, nous nous endormons au son de baleines qui reprennent leur souffle. Un pur régal ! Nous ne nous séparerons d’elles qu’au Mexique, lorsqu’elles repartiront pour se nourrir dans les eaux froides du Pacifique Nord, alors que nous poursuivrons vers le sud.

Nous voyageons de bateau en bateau sur l'Alaska Maritime Highway, en transport public, confortable et beaucoup plus abordable que les paquebots de croisière qui naviguent par centaines en période esti - vale.

En raison des montagnes et des glaciers, certaines villes ne sont accessibles que par la mer ou par les airs, comme Juneau, le chef-lieu de l'Alaska. Après quatre heures de traversée, nous y faisons une halte pour admirer le glacier de Mendenhall. C'est l’un des glaciers les plus faciles d’accès au monde après quatre kilomètres de marche. Malheureusement pour nous, la fin du chemin est impraticable avec les vélos et le chariot. Les enfants font la sieste, ils ne marchent pas encore longtemps et nous n’avons rien pour les porter. Nous ne poserons donc pas sur la photo au milieu des grottes de glace. Nous nous contentons de l’observer de loin. Même à distance, il est impressionnant. Pourtant, il fond. Quand les petits auront notre âge, il n'existera plus. Outre la beauté du paysage, c'est tout un écosystème qui disparaîtra avec lui.

Dur rappel après trois mois immergés en nature, loin des nouvelles anxiogènes du monde « civilisé ». Nous revient en mémoire la folie consumériste et productiviste responsable du changement climatique, de la fonte des glaces et de la plus rapide extinction des espèces que la Terre ait jamais connue ! Nous mesurons d'autant plus la chance que nous avons d'avoir sauté le pas pour partir à vélo à la rencontre des splendeurs de Mère Nature. En espérant que notre périple ne prenne pas les allures d’un voyage d’adieu.

Nous campons au milieu de la forêt pluviale dans la réserve nationale de Tongass. Le cadre est idyllique au pied du glacier, mais la côte est continuellement arrosée. La pluie ne cesse presque jamais. Heureusement, notre tente d’expédition cinq saisons est trempée à l’extérieur mais reste douillette à l’intérieur.

Nous reprenons le bateau pour Ketchikan. Vingt heures de trajet pour lesquels nous installons matelas et duvets sur le sol de l’espace salon. Un campement de luxe : au chaud, au sec et à proximité des toilettes. Le temps d’un pique-nique sur le port et nous repartons direction Hollis sur l'île de Prince of Wales. Trois heures de traversée où nous apercevons le souffle et les nageoires des baleines.

Rencontres magiques sur l’île de Prince of Wales

Quand nous arrivons à Hollis, il est dix-huit heures. Nous sommes les derniers à sortir du bateau et restons un moment sur le port, déprimés par la pluie. Nous essayons de nous motiver à enfourcher nos vélos lorsque Darren, qui loue des voitures aux touristes, nous propose de camper sur son terrain inoccupé, juste à côté. Il nous rend le sourire.

Darren passe nous voir après son service, chargé d’eau, de bois sec, de chaises et même d’un toit pour nous abriter. Confort maximal ! Il nous offre une bière et raconte ses exploits d’adolescent autour du feu. Il a traversé en scooter les États-Unis puis l'Angleterre avant d'être arrêté et renvoyé dans son pays faute d’avoir le permis. Notre histoire folle de voyage à vélo lui rappelle ses rêves de jeunesse. Soudain, il annonce :

– Je vais faire quelque chose de dingue : je vous prête un van pour faire le tour de l'île !

Nous nous endormons sur ces paroles sans trop y croire.

Le lendemain, Darren revient avec Edward (tous ses véhicules ont un prénom) et nous remet les clefs du van. Il joue les rayons de soleil dans cette région à l’humidité permanente. Au point que même le chariot a des traces de moisissure !

Nous cachons nos vélos derrière les arbres et partons faire le tour de l’île, bien plus loin que prévu au départ. Les enfants sont tout excités par cette nouvelle façon de voyager. Nous aussi. À Memorial Beach, à la pointe nord, nous débusquons un coin de paradis : un abri en bois face à la mer. Il y a un banc pour dormir au sec, un poêle et des bûches pour se chauffer tout en observant les baleines. À la manière des refuges de montagne, l’endroit est ouvert à tous, mais nous en sommes les seuls occupants.

Nous faisons notre vaisselle sans produit vaisselle et notre lessive sans produit lessive, dans les petites flaques laissées par la mer à marée basse. Des loutres jouent sur la rive près de la plage et font du dos crawlé. De nombreuses baleines nagent devant nous. La mer est d'huile, elles sont tranquilles. Pas de sauts spectaculaires mais c'est un pur bonheur de les savoir si près. Leurs souffles bercent nos nuits. Je ne demande rien de plus.

Quelques jours plus tard, nous passons voir les totems de Klawock. Ces énormes troncs de bois sculptés représentent les animaux de la nature alentour. Il y a là des figures humaines, des ours, des orques, des baleines, des dauphins et les symboles des deux tribus autochtones : celle des Aigles et celle des Corbeaux. Mika est subjugué. Totem intègre le répertoire de ses premiers mots.

L’île, à majorité indigène, forme une même communauté de pêcheurs avec Haida Gwaii, sa voisine. Mais les colons ont décidé que Prince of Wales appartiendrait aux États-Unis et Haida Gwaii au Canada. Depuis, de multiples efforts sont menés pour faire revivre la culture indigène avec la rénovation et l’érection de nouveaux totems, mais il reste encore beaucoup à faire ; l’exclusion et l’alcoolisme, hérités de la conquête de l’ouest, pèsent sur ces peuples.

Nez à nez avec un ours

Nous savions que le cours d'eau où nous allions était fréquenté par les ours et les loups en cette fin d'été où les saumons remontent les ri - vières par milliers. Après avoir éclos en Alaska, les jeunes poissons rejoignent le Pacifique et passent leur vie d'adulte au large des côtes mexicaines. Des années plus tard, ils reviennent dans les cours d'eau qui les ont vus naître pour y pondre leurs œufs avant de mourir, épuisés par l'effort. Ces saumons qui dépensent une énergie folle pour remonter le courant, attirent les ours, les loups et les pygargues à têtes blanches, l’aigle symbole des États-Unis.

Sur la rivière, une passe aide les poissons dans leur ascension, surplombée d'une plateforme où Daniel et les enfants se postent à l’affût. Sans succès. Nous mangeons notre déjeuner, déçus. Au moment de laver les assiettes, je descends à la rivière pour y chercher de l'eau. Les petits me suivent. L’accès aux rives est difficile. Nous arrivons jusqu'à la passerelle en bois mais elle est trop haute et je ne parviens pas à atteindre l'eau du bout de ma casserole. Je relève alors la tête pour chercher un autre endroit et me trouve nez-à-nez avec un ours noir !

Il me fixe droit dans les yeux. Assis sur un tronc d'arbre au bord de la rivière, juste en face de nous, à dix mètres à peine, il nous observe tranquillement. Il nous a vus bien avant que nous remarquions sa présence. Il a le regard doux et n'a pas l'air surpris de nous trouver là, contrairement à nous. On dirait qu'il attend de voir qui nous sommes et ce que nous venons faire. C’est mon premier tête à tête avec un ours et j’en suis toute chamboulée.

Passé le moment de frayeur, et rassurée par l’attitude de l’ours, persuadée qu’il est seul, j’envoie Marla chercher Daniel et l'appareil photo. Une grande mission que Marla est toute contente de...

Erscheint lt. Verlag 14.6.2023
Sprache französisch
ISBN-10 2-322-56392-7 / 2322563927
ISBN-13 978-2-322-56392-0 / 9782322563920
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